Discours 8 mai

Article publié le 08/05/2022

Discours du maire

Discours 8 mai

8 MAI 2022.

    Mesdames et Messieurs les élus,

     Chers amis,

 

     Quand le Royaume-Uni et la France entrent en guerre le 1er septembre 1939 ils s’y trouvaient contraints après l’agression, la veille de la Pologne par l’Allemagne.

     Depuis bien avant 1936, cependant, Hitler et ses SA puis ses SS, faisaient prospérer en Allemagne l’idée d’une revanche sur la défaite et sur l’humiliation de 1918.  Une obsession pour eux, qui s’enracinait peu à peu dans une population exsangue par une stigmatisation des prétendus responsables, une théorie pangermanique approximative, un programme lié à la soi-disant supériorité de la race arienne et enfin inéluctablement par l’idée d’une reconquête des territoires-frères perdus ; les annexions de l’Autriche, des sudètes, de la Tchécoslovaquie sont entreprises et réalisées avant que quiconque ne s’insurge véritablement.

      Ça allait être ensuite le tour de la Pologne puis de l’Alsace -Loraine et ainsi de suite… C’était depuis longtemps programmé…

      On avait bien espéré hypocritement une solution pacifique après les accords de Munich. C’était au contraire ouvrir en grand nos portes à la voracité nazie. Par la blitzkrieg, la guerre-éclair, en moins de six mois l’Europe était totalement envahie, ou presque.

   

         Nous commémorons aujourd’hui la victoire des forces alliés sur les régimes totalitaires de l’axe.

      Nous célébrons la fin d’une guerre abominable.

      Nous honorons tous ceux, militaires et combattants de l’ombre qui ont donné leurs vies pour que nous puissions vivre libres.

      Le courage et le sacrifice de tous ceux qui ont voulu, quoi qu’il en coûte, rester la tête haute en répondant, chacun à leur façon, à l’appel du 18 Juin du général De Gaulle doivent rester à jamais gravés dans les mémoires, génération après génération, c’est notre mission et c’est notre devoir.

        L’euphorie de la victoire le 8 mai 1945 n’est, pour nous, pas facile à imaginer.  C’était il y a seulement 77 ans et l’humanité sortait de 5 années des plus terribles jamais vécues, la guerre totale, mondiale et moderne avait ravagé l’Europe et le monde, avec ses millions de victimes, avec ses morts et ses mutilés, ses exécutions sommaires, ses exactions atroces sur les civils et surtout ses génocides assumés, sur des millions de déportés méthodiquement exterminés au nom de la pureté d’une race.

       C’est bien loin déjà et cependant terriblement réactualisé.

       Encore une fois l’histoire se répète à une journée d’ici… tout y est : le tyran mégalomane, une population en difficulté, la nostalgie de la puissance passée, les boucs émissaires, le leitmotiv mille fois ressassé de la libération des peuples frères opprimés, l’armement monstrueux, la diplomatie de la mauvaise foi… et la passivité, suivie d’une tardive réaction du reste du monde.  

      « Si tu veux la paix prépare la guerre. » …

      On pourrait peut-être dire plus sagement que quand on voit préparer la guerre, il est temps de s’y préparer nous aussi !

         L’histoire n’est malheureusement qu’un éternel recommencement ne laissant que peu de place à la sagesse.

      Ce qu’on voit aujourd’hui se passer en Ukraine devrait nous interpeller et une fois encore, nous alerter sur la suite.

        Je ne suis pas sûr que demain 9 mai, en Russie, chez nos alliés d’hier et première victime des nazis pourtant, cette victoire sur l’obscurantisme ne se fête de la même façon qu’ici aujourd’hui.

       Les discours et les défilés belliqueux y auront encore une fois, la part belle, au détriment du devoir de mémoire.

   

       Ici en France, berceau de la démocratie éclairée, où après des élections qui viennent d’afficher une fois encore nos querelles, nous paraissons plus que jamais divisés, malgré ces menaces aux frontières.

       Ne nous trompons pas d’ennemi. La France, même au cœur de l’Europe, est véritablement en danger.

       A l’est les canons ont déjà tiré, les avions ont déjà bombardé rasant des villes entières, beaucoup de soldats et de civils sont déjà morts, les divisions Wagner, ou autres tchétchènes, ont déjà volé et pillé, violant femmes et enfants, exécutant des innocents.

       Le plan se réalise méthodiquement…

       Nous avons besoin à nouveau de nous retrouver, français et européens à la fois, d’abandonner ces querelles et ces divisions qui nous ont couté si cher il y a moins d’un siècle, de serrer les rangs comme à chaque fois, quand le danger est à nos portes.

       Que l’histoire nous serve au moins à trouver cette union sacrée dont nous avons absolument besoin maintenant.

      Aujourd’hui encore plus que jamais, commémorer signifie bien garder en mémoire…